la peur du manque d’argent

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Ah ! Ce mot : argent. Celui que l’on appelle de tant de façons. Les pépettes, le flouze, le fric, les thunes, les talbins, les biffetons, les sous, et j’en passe.

Depuis toujours, que vous en ayez ou pas, l’argent est un problème.

« En ais-je trop? 

Ais-je peur de manquer? ».

« J’en manque et je peux craindre de ne pas joindre les deux bouts ».

Dans tous les cas l’argent est objet de pouvoir.

De reconnaissance. D’affirmation de soi.

Et aussi de puissance.

Enfin, de réussite dans une société à propos de laquelle un publicitaire connu disait il y a quelques temps: « Si à 50 ans, t’as pas une Rolex, t’as raté ta vie !« . Or, une Rolex, c’est 4 à 5.000,00 € minimum, et tout le monde n’en n’a pas les moyens, loin s’en faut.

Il semble d’ailleurs que certains qui aient possédé beaucoup d’argent à cet âge aient été contraints de les revendre pour cause de disette.

D’autres qui ont cet argent craignent d’être forcés à s’en acheter une pour qu’il ne soit pas dit d’eux qu’ils ont raté leur vie.

Cruel dilemme, cruelles angoisses.

De l’argent, en avoir ou pas ?

En quoi l’argent est-il un facteur d’angoisse ?

Que vous le vouliez ou pas, vous, nous vivons dans une société dite de consommation.

Comme vous le savez, il existe un moyen d’échanges entre un service rendu ou un bien acquis : c’est l’argent.

L’argent est le nom donné à un métal et à un papier précieux dont la valeur évolue suivant des critères qui échappent la plupart du temps aux néophytes dont je suis.

Entre les flux d’argent, les échanges commerciaux, le cours des devises augmentés de tout un tas d’autres critères, vous pouvez « gagner » 1.500,00 € en France et être considéré comme un travailleur pauvre.

A titre d’exemple, je pense aux enseignants.

Vous êtes la même personne qui gagne la même somme mais est le roi ou la reine dans un pays où le change lui est favorable.

Ainsi, de plus en plus de retraités, pour vivre de façon digne, quittent la France pour vivre au Maroc, en Tunisie, au Portugal.

L’argent, une source de maux.

Dans ces deux cas, au regard de vos frais fixes, vous pouvez craindre de manquer d’argent. Dès lors, de ne pouvoir honorer vos factures.

Qu’il s’agisse de votre loyer, de vos mensualités diverses, si vous manquez à vos engagements, gare à vous !

 La société vous rappelle à vos obligations avec une violence inouïe ! Vous devez de l’argent, vous êtes coupable !

L’argent, comme l’immobilier ou l’automobile, les bijoux, le mobilier, les vêtements que vous portez, tous ces éléments sont autant de codes qui donnent de vous aux autres une certaine image. Identifié(e) comme en ayant ou pas vous êtes classé(e), rangé(e) dans une case sociale plutôt qu’une autre.

Contrôler produit la peur du manque d’argent

Ne vous leurrez pas. Vous n’émargez pas dans cette même case tout au long de votre vie.

Du jour au lendemain, il se peut que vous n’apparteniez plus à la case initiale. Les éléments du système bougent continuellement.

J’en veux pour preuve la crise de 1929 aux États-Unis, ou celle que vous et moi, comme des milliards d’êtres humains sur cette terre, subissons depuis le 15 septembre 2008.

Depuis lors, les riches sont toujours plus riches, et les pauvres encore plus pauvres.

A compter de ces deux dates, des milliers de gens, pour ne pas écrire des milliards de personnes, se sont trouvées plongées dans l’angoisse. 

Qui de n’avoir plus d’argent, qui de craindre pour son travail, pour sa famille, ses frais de santé, sa maison achetée à crédit.

L’argent est une source d’angoisses dans une société toujours plus chère.

Si vous vous y trouvez sans argent, vous n’êtes rien.

Vous n’êtes  personne. Ignoré(e), malmené(e), critiqué(e), voire exclu(e) comme Indigne d’être dans le système.

Tel un paria, vous quêtez ou quémandez même, au sens de certains, une ou des aides que vous avez toutes les raison de craindre que l’on vous refuse.

Vous avez un vital besoin d’argent pour vivre.

Et moi qui croyais qu’il fallait manger pour vivre et non vivre pour manger.

L’argent et la Loi de Pareto

Sans argent, vous n’êtes plus reconnu comme un être humain. Vous êtes dépossédé(e) de toute valeur intrinsèque. Sans argent vous n’alimentez plus le système qui se nourrit de vous, de nous.

L’idée même de la perte, de la perte de soi, de la perte d’identité, de la perte de sens, fait de vous des victimes d’un système qui s’autodétruit de ses propres excès (cf. Karl Marx).

Système dans lequel la pauvreté semble être organisée en un moyen rentable d’enrichir les riches plus encore.

N’est-ce pas Monsieur Macron ?

Dans le respect de la Loi de Pareto, 80 % des personnes alimentent en richesses diverses 20 % d’une population la plus riche.

Laquelle s’enrichit de ces 80 %. 20 % de la population gagne beaucoup d’argent grâce au 80 % restants.

Le dilemme est que ces 80 %, du moins sa grande majorité, s’activent à perdre leur vie à la gagner tout en espérant intégrer les 20 autres pour cent.

Comme dans toute chose, comme à propos de l’argent, il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus. La bataille, pour ne pas écrire la guerre, est rude, et elle fait des ravages considérables.

Chacun, pour se protéger de sa peur du manque, donc de ses angoisses, use et abuse de subterfuges toujours plus inventifs pour contourner le problème. Celui de l’angoisse du manque d’argent, celui de la frustration.

En agissant de la sorte, sans que cela n’enlève rien à l’honnêteté de la plupart des gens, il naît un paradoxe qui veut qu’une société plus honnête veuille se créer sur un lit dont les draps, immanquablement, sont sales et l’ont toujours été.

L’argent nourrit un paradoxe effarant

Depuis plus de 20 ans que je pratique la thérapie comportementale, j’ai rencontré autant de gens riches, voire très riches. Comme ivres d’argent pour certains. Et aussi des gens pauvres, voire très pauvres.

Tous, de façon parfois très étonnante, sont sujets au même problème. La peur du manque. L’angoisse de ne pas avoir d’argent.

A ce sujet, je me souviens d’un monsieur qui travaille dans la finance. Il occupait des fonctions d’encadrement un très haut niveau. Je pense qu’il gérait des milliards. Mais il est arrivé à un niveau d’angoisses telles qu’elles se sont muées en anxiété généralisée.

Il gagnait très très bien sa vie. Le handicap généré par son stress lui fit craindre de non seulement faire perdre de l’argent à ses clients, mais aussi que ses propres revenus en soient affectés.

Comme la plupart des gens en pareille situation, il essaye de contrôler son problème. Il avait de plus en plus de mal à se rendre au « Desk », son bureau, devant ses écrans et son téléphone multi-lignes.

Une fois sur place, les écrans scintillent devant lui. Cela lui procurait des symptômes de peurs de plus en plus forts, de plus en plus régulièrement. Il souffrait tellement, qu’il a fini par rentrer chez lui.

Il a honte de ne pas dépasser son problème, a peur du jugement des autres, peur de perdre ses avantages financiers liés à sa fonction. Donc, peur de perdre SON argent. Il se sent coupable de mettre sa famille en danger.

L’angoisse de perdre de l’argent

Dans la même veine, une jeune enseignante vient me consulter.

Dépressive et angoissée, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, elle est menacée de mort par une mère plus jeune qu’elle.

Elle enseigne dans une zone dite défavorisée. Mise en arrêt de maladie, elle envisage de reprendre ses activités mais angoisse à cette idée. Elle souffre d’angoisse nocturne comme d’angoisse matinale, et sa famille, tous enseignants, font pression sur elle pour qu’elle reprenne.

Cette jeune femme est terrorisée à l’idée de reprendre. Elle est aussi terrorisée à l’idée de ses pertes de salaire liés à la succession de ses arrêts de maladie. Elle aussi a peur de perdre de l’argent. SON argent.

L’Éducation Nationale la soutient autant que la Loi le permet. Au delà, c’est la Sécurité Sociale qui se fait tirer l’oreille.

Cette jeune femme prend contact avec l’inspecteur d’académie lequel lui raconte la messe. Il essaie de la circonvenir pour qu’elle reprenne normalement ses fonctions. Courageuse, elle se rend devant la grille e l’école où elle enseigne. Elle fond en larmes. Angoissée à l’idée de reprendre, anxieuse à l’évocation de la perte financière liée à son arrêt maladie.

A la faveur d’une consultation, cette jeune femme et moi envisageons une autre activité professionnelle. Je lui demande si l’argent est pour elle un problème. Elle me répond qu’au regard de son diplôme, elle a toujours agi de sorte à enseigner. Pas autre chose.

Elle n’envisage pas de changer, par exemple, pour exercer un métier de journaliste. Oui, elle aurait perçu plus d’argent mais le contexte ne lui convient pas. Elle veux juste enseigner et ne pas perdre d’argent. Elle ne peut satisfaire ni l’un ni l’autre.

Argent et double contrainte

Notre ami financier a le même problème. Il perd le contrôle au point d’être hospitalisé puis il revient me consulter.

Finalement, il change d’employeur et occupe d’autres fonctions. Il résout ainsi son problème d’argent. Partant, il met de côté sa culpabilité liée autant à ses relations clients qu’à propos de sa famille.

L’un comme l’autre enrichissent leur problème. Ils évoluent dans une sorte de double contrainte. Avoir de l’argent, oui. Mais à des conditions épouvantables émotionnellement parlant. Ne pas avoir d’argent, oui, mais avec des conséquences épouvantables.

Il a fallu beaucoup de réflexions, et de mesures stratégiques, pour résoudre un problème d’angoisse lié au manque d’argent. Lequel problème repose sur une peur de ne pas avoir suffisamment d’argent. Ce paradoxe infernal mène ces deux personnes à des états de souffrance paradoxaux et inattendus.

Cela leur fait comprendre que leur positionnement social et professionnel n’est pas le bon. Qu’ainsi,  l’un comme l’autre se font du mal.

Traiter la peur du manque d’argent

Ré investir leur relation à l’argent leur a permis de se ré investir eux mêmes, de se positionner de façon différente dans le respect d’eux mêmes.

Seules leurs peurs respectives leur font résister à ce changement lequel, pourtant, s’est avéré être le meilleur investissement en matière d’équilibre émotionnel, d’image de soi, et de confiance en soi. Pour être bref, de développement personnel.

Ils ont mis un terme à un conflit intra psychique terrible. Cette fameuse double contrainte qui se résume de la façon suivante : Si je fais quelque chose çà ne va pas. Si je ne fais rien, çà ne va pas non plus.

A votre tour maintenant.

Vous seul(e) pouvez prendre la décision d’agir de façon novatrice ou rester campé(e) sur des positions qui ne tiendront plus dans quelques temps.

J’allais oublié une petite précision… importante :

« Choisir, c’est renoncer ».

Alors, vous agissez ou vous continuez à espérer ?

 

 

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